Le processus de Communication NonViolente se décompose en quatre étapes, que nous utilisons pour comprendre et mesurer ce qui se passe en nous (empathie pour soi), nous exprimer (expression authentique) et accueillir l’autre (écoute emphatique).

Les 4 étapes de la CNV se traduisent par l’acronyme OSBD :

  • O pour observation :

La capacité à observer est un des éléments-clés du processus de Communication NonViolente. La plupart du temps, nos observations sont mélangées à des pensées, des jugements, déformées par notre imagination et des interprétations liées aux empreintes du passé. Ce mélange risque de générer de la réactivité et de la fermeture dans le dialogue, de retomber dans le jeu de « qui a tort, qui a raison ».

C’est pourquoi le processus de la CNV nous invite à formuler les observations d’une manière la plus neutre possible en décrivant des faits : action, parole, …, sans opinion ou interprétation.

  • S pour sentiment :

Nous vivons tous, quotidiennement, des sensations, émotions ou sentiments très divers plus ou moins perceptibles et identifiables. Souvent, nous n’avons appris ni à les écouter, ni à les exprimer. Or les exprimer est précieux pour nous relier avec authenticité à notre interlocuteur et contribuer à créer un climat de confiance. Ils nous aident à prendre la mesure de ce que moi et l’autre vivons.

Ils nous sont très utiles, qu’ils soient agréables ou non, car ils nous donnent des informations sur la satisfaction ou la frustration de nos besoins.

  • B pour besoin :

En tant qu’être vivant, nous avons tous des besoins : des besoins physiologiques (se nourrir, repos …), des besoins de liens sociaux (partage, coopération…), des besoins de développement (apprentissage, découverte…) … Ces besoins sont universels, dans le sens où tous les êtres humains ont les mêmes besoins, mais nous n’avons pas tous les mêmes besoins à satisfaire à un instant donné avec la même intensité.  Quoi que nous fassions, nous cherchons à satisfaire des besoins.

Pouvoir les identifier et les partager nous aide à en prendre la responsabilité, c’est-à-dire à mettre en œuvre des actions de façon concertée pour nourrir nos besoins et ceux de l’autre (ou des autres).

  • D pour demande :

La demande concerne justement le passage à l’action, pour faire évoluer une situation, après avoir clarifié le ou les besoins insatisfaits. Nous pouvons nous faire une demande à nous-mêmes (se coucher à 22h pendant une semaine pour prendre soin de son besoin de repos, par exemple) ou faire une demande à un autre. Trop souvent, nous voulons directement passer à l’action, alors que la relation n’est pas vraiment établie, ou n’est pas celle que nous croyons.

Par exemple, une manière de s’exprimer : Tu es encore en retard ! Je ne peux vraiment pas compter sur toi.

Une manière de faire avec le processus OSBD :

  • Quand je vois que tu arrives à 10h, alors qu’on avait RDV à 9h30,
  • Je me sens agacé
  • Car j’ai besoin de vivre de la confiance dans les relations
  • Serais-tu d’accord de t’organiser de manière à arriver à l’heure prévue ensemble, 9h30 lors de notre prochain RDV de lundi ?

C’est la pratique qui nous permet de passer de cette expression qui peut sembler mécaniste à une expression plus fluide. Tel un musicien qui travaille ses gammes de manière répétitive et qui joue ensuite ses notes de manière fluide et harmonieuse quand il joue pour un public.

Ce qui donnerait, sur cet exemple, une expression en CNV en langage courant :

  • Ton arrivée en décalé m’ennuie car j’aime vraiment être en confiance et pouvoir m’organiser ; comment pouvons-nous faire la prochaine fois ? Penses-tu pouvoir faire en sorte d’être à l’heure, ou préfères-tu que nous choisissions ensemble un horaire qui nous convienne à tous les deux ?

Ce processus augmente nos chances d’être entendu par l’autre et de dialoguer de manière constructive aux services des besoins de chacun. Mais c’est la qualité de la relation qui va permettre l’ouverture et la créativité nécessaires pour pouvoir reconnaître et satisfaire les besoins de chacun.

L’approche de la CNV ne se résume pas uniquement à ces 4 étapes, même si elles en sont un élément important. L’essentiel n’est pas la technique mais l’intention et la qualité de présence et d’authenticité que l’on propose. C’est pour cela que l’apprentissage ne peut pas se limiter à des lectures, ou des vidéos, et doit s’appuyer sur des formations et des temps de pratique, animés par des formateurs et formatrices, certifiés du CNVC, garant d’une transmission ajustée.

 

Crédit photo : Concertience – Françoise Keller