Changement de travail, déménagement, modification de la structure familiale, passage à la retraite, … Nous vivons tous des changements, plus ou moins voulus ou anticipés, radicaux ou progressifs, (…). Et même si par définition la vie est changement, s’adapter à ces mouvements de vie n’est pas  forcément si facile.

Florence Guimezanes, formatrice certifiée du CNVC, consultante en accompagnement du changement, apporte des clefs pour comprendre et vivre ces étapes avec davantage de sérénité.

« La CNV nous apporte une approche précieuse pour nous adapter à des changements.  Par exemple, si je déménage de la campagne à la ville, il est possible que mes besoins de mouvement et de connexion à la nature ne soient pas aussi bien nourris qu’auparavant. Les besoins qui émergent du processus de changement nécessitent de revoir mes stratégies en fonction de conditions nouvelles pour satisfaire mes besoins. Par exemple, cela peut-être de trouver le parc ou l’espace vert le plus proche de mon futur chez moi, et y passer tous les jours, ou aller à la campagne 1 WE sur 2… » explique Florence.

Nos besoins sont toujours les « mêmes », dans le sens où nous avons tous des besoins importants à satisfaire en tant qu’être humain, mais ce sont nos « stratégies » (nos manières de faire) pour les satisfaire qui ont à évoluer. Cela peut aussi être l’occasion de revoir les priorités parmi nos besoins.  Peut-être que pendant un temps, la sécurité de l’emploi va prendre le pas sur la proximité avec la nature.

Néanmoins certaines stratégies sont plus difficiles à mettre en œuvre que d’autres. Certains changements nécessitent un ajustement de nos modes de fonctionnement assez facile à mettre en œuvre ; d’autres nécessitent un apprentissage et/ou de nouvelles habitudes (en lien avec un déménagement : changer de trajet de métro, apprendre à conduire, ou apprendre une langue étrangère…).

Trouver de nouveaux repères

Notre cerveau consomme beaucoup d’énergie pour fonctionner, et dès qu’il le peut, il cherche à économiser de l’énergie et à optimiser son fonctionnement en créant des automatismes.  « Lors d’un nouveau trajet, la première fois, je suis très concentrée sur la direction à prendre, attentive à ce qu’il se passe autour de moi, au timing…, et au bout d’un certain temps, je suis en mode pilotage automatique. J’ai mes repères et cela me prend beaucoup moins de « bande passante » de mon cerveau ». Cette capacité d’optimisation est une force, car on peut se concentrer sur d’autres choses, plus prioritaires, mais cela peut être un frein quand il faut changer ses automatismes et ses habitudes.

Toute adaptation nécessite un effort (sortir de sa zone de confort, de ses automatismes). Cela ne veut pas forcément dire douleur ou souffrance mais cela nécessite de l’énergie (temps, ressources) et peut-être de la persévérance, de la rigueur, du soutien….

Cela nous amène aux besoins qui émergent dans le processus du changement, c’est-à-dire tout ce qui se passe entre mon idée ou ma décision de déménager, et le moment où je me sens à nouveau chez moi dans mon nouveau lieu. La CNV nous apporte sa grille de lecture sur les sentiments et les émotions. Souvent, s’adapter à des changements nous fait passer par différentes émotions et sentiments (peur, colère, tristesse, enthousiasme…), qui sont à vivre ou à transformer, car ils traduisent des besoins à accueillir. Par exemple, le doute sur le fait d’y arriver, l’inquiétude sur le bon déroulement du déménagement… ces sentiments nous aiguillent sur des besoins liés au processus de changement (souvent en lien avec la sécurité, la confiance, la visibilité…).

C’est un processus qui peut prendre du temps. Mettre de la clarté et de la conscience sur nos besoins nous aide à pouvoir les satisfaire au mieux, prendre soin de nous et des autres. L’enjeu est de mettre en place de nouveaux repères. Ces derniers se créent par le passage à l’action. Le défi est de savoir s’aider et s’accompagner soi-même dans chaque « plus petits pas », pour oser le passage à l’action, avec bienveillance, avec la confiance que tâtonner voire se tromper nous aide à consolider nos repères et à affiner nos stratégies.

La Communication NonViolente permet ainsi de mettre plus de conscience sur ce qui se vit dans le changement, à trouver des ressorts de créativité  pour trouver de nouvelles stratégies, notamment face à des changements impromptus.  Elle permet de prendre confiance dans sa capacité à agir et à trouver les ressources et le soutien nécessaires pour faire face et s’adapter (en osant faire des demandes !). Enfin, elle amène à développer sa bienveillance quand nous sommes hors de nos zones de confort ou pas tout de suite performant(e).

« Vivre les changements avec la CNV »  – Florence Guimezanes
2 jours pour explorer ses ressources face aux changements – à Paris les 17 & 18 décembre 2022