Écoute, Discernement, Action : un jeu d’entraide de CNV engagé · Ressources

La petite histoire
Pour vous parler de ce jeu, je dois vous dire que j’ai eu plusieurs vies : j’ai longtemps « milité » pour des causes, ce qui donne un sens de l’efficacité collective… mais je trouvais que parfois nos visions étaient trop binaires et nos modes d’action violents.
Je suis devenue chercheure en science humaines, ce qui amène du discernement et de la clarté dans la complexité… mais je trouvais que parfois l’on n’avait pas assez conscience de notre propre rôle et de notre posture.
Puis, je suis devenue formatrice de Communication NonViolente, ce qui m’a apporté de la clarté sur mes mécanismes intérieurs et de l’ancrage dans la compassion… mais je trouvais que parfois l’on n’arrivait pas à relier l’intériorité au discernement et à l’action collective.
J’ai regardé ma palette de peintre, j’ai vu qu’il manquait parfois de la légèreté alors j’ai cherché le jeu : le théâtre, les jeux de cartes…
C’est comme ça que j’ai petit à petit créé un jeu de carte de CNV engagé au service des transitions intérieures, sociales et écologiques.
Quand l’utiliser ?
Pour s’entraider à partir d’une posture de non violence afin de réaliser un projet, se clarifier ou transformer son positionnement dans une situation complexe, proposer une résistance ou des propositions alternatives…
Comment ça marche ?
Ce sont des sessions de 2 à 4h avec des groupes de 4 à 30 personnes (maximum 10 personnes par sous-groupes). La/le porteur de projet peut choisir entre : recevoir des feedbacks, écouter des témoignages, avoir des conseils de stratégies ; et/ou mettre en œuvre (directement avec le groupe) des processus de CNV focus sur les systèmes sociaux.
Quelles sont les inspirations du jeu ?
– la Communication NonViolente – CNV (Marshall B Rosenberg), c’est l’inspiration majeure du jeu
– l’approche de la non violence systémique Écoute, Discernement, Action – EDA (développée à partir de certains des enseignement de M. Kahtan et R. Manning que j’ai revisités, ainsi qu’à partir de synthèses de recherches en sciences humaines),
– le Co-développement – CODEV (C. Champagne et A. Paillette),
– des outils d’intelligence collective (transmis par S. Rousseau et L. Marseault).
Quelles cartes y trouve-t-on ?
– Des cartes « Écoute » pour accueillir soi et l’autre, revenir aux ressentis, traverser et transformer les émotions et sensations, célébrer, s’ancrer dans l’essentiel, se rejoindre au-delà de nos groupes d’appartenance…
– Des cartes « Discernement » qui aident à comprendre un système et se positionner, décrypter des inégalités et des différences culturelles, comprendre des représentations, éclairer sa posture dans un système social…
– Des cartes « Action » pour avancer avec un collectif, rétablir l’équité, s’exprimer avec assertivité, clarifier son action, se préserver dans l’action…
– Des cartes « Groupes d’appartenance » (transversales aux autres) : elles permettent de vérifier dans quelle mesure les échanges sont influencés par la classe sociale (niveau d’instruction, ressources économiques, etc.), le genre, l’appartenance ethnique, le physique (situations de handicapes…), l’âge, les traumas collectifs sociaux ou relatifs à « la nature ».
Y-a-t-il des précautions à prendre ?
Oui :
– certaines cartes pour être réalisées nécessitent d’avoir déjà été pratiquées avec un.e facilitateur.ic.e
– l’usage de ce jeu dans des groupes socialement hétérogènes demande un cadre de confiance et de vigilance renforcé pour éviter de reproduire des inégalités
– la prise de conscience des enjeux sociaux ont besoin d’être faites progressivement afin que la personne ou le groupe soit en mesure de les intégrer.
Où y jouer ?
C’est un prototype que nous testons encore. Merci au collectif CNV-TSE (Transformations sociales et écologiques) et aux participants du cursus CNV-TISE (Transitions intérieures, sociales et écologiques) pour les tests et les suggestions d’améliorations. Vous pouvez venir apprendre le contenu et jouer avec dans les stages du cursus.
Plus d’infos sur www.sophielewandowski.com