Interview de Jacqueline De Picker avec Christone Vincent autour du lien CNV-Biodanza

 

Jacqueline De Picker (JdP) : pour commencer, pourrais-tu donner une courte définition de ce que sont la CNV et la Biodanza pour toi ?

Christone Vincent (CV) : quand j’ai rencontré la Biodanza, la première chose que je me suis dite c’est « ah ! c’est de la CNV dans le mouvement ».
Dans la philosophie de la Biodanza, il y a les mêmes repères que dans celle de la CNV : comment je mets la vie au centre ? Comment je prends soin de la relation humaine et de la relation à tout le reste du vivant (pas uniquement aux êtres humains) ?
D’ailleurs je pense que si Marshall Rosenberg et Rolando Toro Araneda s’étaient rencontrés cela aurait fait des étincelles créatives très intéressantes.
Pour moi, la CNV est une manière d’être au monde qui prend soin de la vie sous toutes ses formes, avec cette notion qu’aucun être vivant n’est plus important qu’un autre, qu’aucun besoin n’est plus important qu’un autre, qu’il y a tout à prendre en compte, tout à voir et à reconnaître.
Ce qui ne veut pas dire qu’il s’agit de satisfaire les préférences de chacun à chaque seconde.
Le processus développé par Marshall va soutenir cette conscience de l’attention au vivant. Mais le processus ce n’est pas l’essence de la CNV, c’est juste un de ces outils.
Dans la Biodanza, la danse est également un outil au service de réhabiliter notre joie de vivre, notre affectivité les uns envers les autres, notre capacité à créer la vie et le monde dans lequel nous voulons vivre, dans lequel tous les êtres humains et tous les autres êtres vivants sont pris en compte.

JdP : pour les gens qui ne connaissent pas la Biodanza, peux-tu expliquer ce dont il s’agit ?

CV : pour moi la Biodanza est vraiment un art de vivre pour se développer humainement via le mouvement, la danse, la rencontre. Cette « danse de la vie » (bio = vie), est un système de danse développé par Rolando Toro Araneda, un génie pluridisciplinaire (anthropologie, psychologie, biologie, physiologie, mythologie, poésie, musique, ethnologie, etc.) qui avait une immense soif de connaissances et une grande capacité à faire du lien entre les différentes spécialités.
Il a mis toutes ces sciences et ces arts au service de la création d’un modèle théorique qui part du principe que l’humain est un être de potentiels qui ne demandent qu’à se déployer, dans 5 grandes familles :

  • Vitalité : c’est l’équilibre biologique, ma capacité à alterner activité et repos, à mobiliser mon énergie et aussi à me réguler.
  • Sexualité : le plaisir de vivre, pas uniquement le plaisir génital ou sexuel : manger, sentir la chaleur du soleil sur ma peau, tout cela est lié au plaisir d’être vivant.
  • Créativité : capacité de créer les conditions de vie saines pour moi (aucun rapport avec savoir dessiner, ou peindre, etc.)
  • Affectivité : capacité à aimer et être aimé
  • Transcendance : expansion de conscience, me relier au tout, la « nature » et moi ne faisons qu’un.

Il s’agit donc de se créer des conditions favorables à l’expression de ces 5 lignes de potentiels humains.
Une précision sur la « danse ». En Biodanza, nous définissons la danse comme « le mouvement intégré plein de sens ». Chaque mouvement peut être habité de sens dès que j’y suis présent. Nous partons du principe que toute personne qui sait bouger, sait danser 🙂 .
La Biodanza ne demande donc pas un niveau technique, une souplesse, un corps particulier. Il n’y a pas de chorégraphie non plus, mais des propositions de mouvement. Ce n’est donc pas de la « danse libre ».
Rolando disait souvent que la Biodanza commence en dehors de la séance, après la vivência, car c’est facile d’en faire dans la salle, dans un groupe bienveillant et attentionné.
Tout le jeu, et c’est vrai pour la CNV aussi, c’est de ramener cela en dehors du groupe pour le rayonner dans mon quotidien et avec les autres qui ne pratiquent pas.
Comment vais-je déployer ces 5 lignes dans ma vie ? Comment vais-je créer dans mon quotidien les conditions de vie qui permettent que ces potentiels se déploient et pour moi et pour les autres ? Rolando recommandait de pratiquer chaque semaine pour ancrer les bénéfices des vivências dans son quotidien.
Dès la naissance d’un enfant et même dans la vie utérine, nous pouvons déjà commencer à créer des conditions favorables ou défavorables à l’expression de ses potentiels. Dans les 6 premiers mois après la naissance, il y a une importance fondamentale à créer un cadre de vie qui prenne soin de ces 5 lignes car c’est sur cela que va s’appuyer le développement primaire de l’enfant (notamment du système nerveux, de son attachement sécure ou non) et cela aura des conséquences majeures sur tout le reste de sa vie.

JdP : concrètement, comment se passe une séance de Biodanza ?

CV : la Biodanza est un rituel, une cérémonie avec des moments concrets, précis, qui donnent des repères aux gens, qui sont chargés de puissance et de sens.
Une séance (appelée « vivência ») est constituée d’une dizaine de propositions d’exercices dansés avec une qualité de mouvement et une intention particulières. Une musique est choisie spécifiquement pour ce mouvement car elle induit une qualité émotionnelle particulière, une qualité de « vivência » (= vivre intensément l’instant présent). Cette série de propositions, vécue en groupe, va permettre de créer des conditions favorables à l’expression des potentiels humains des 5 lignes.
En Biodanza, nous dansons toujours au sein d’un groupe car le groupe potentialise ce qui se vit. Les propositions se font en solo, à 2, en petit groupe, ou en groupe entier. La séance a lieu dans un espace (salle ou extérieur) qui protège l’intimité du groupe (la Biodanza dans mon salon via zoom n’existe pas).
Dans la séance, le premier rituel est « le temps de parole vivencielle » pendant lequel chaque personne peut s’exprimer sur son vécu sensible et significatif de la séance précédente (car la vivência est un moment où il y a de l’intensité vécue). Un vécu sensitif, sensible, pas élaboré mentalement sur ce que je pense. Je parle de mon vivant, pas du théorique. Je peux parler de ce qui a évolué en moi dans la semaine aussi.
C’est un temps d’expression sans réponse ni dialogue (le facilitateur peut aussi parler de sa vivência mais ne répond pas à qui que ce soit).
Quand toutes les personnes qui ont voulu parler l’ont fait nous passons à la présentation du thème du jour, avec parfois des apports théoriques sur la Biodanza. (La formation théorique, très vaste, s’étale sur plus de 30 weekends à l’école). Cela peut aussi être un moment pour répondre aux questions du groupe.
Puis nous passons à la danse et à partir de ce moment, nous n’utilisons plus de mots (sauf le facilitateur qui présente les consignes), sans commenter entre 2 exercices, pour permettre de rester dans les sensations, l’expérience sensible et vivante de la vivência.
Le facilitateur va choisir des mots pour être le plus précis possible dans sa consigne et aussi au service de la plongée dans la vivência. Mes paroles décrivent le mouvement et donnent une projection existentielle : à quoi cette proposition fait-elle référence dans la vie quotidienne ? (Car la vivência continue à cheminer en rentrant à la maison).
Au début de la vivência nous mobilisons l’énergie vitale avec des musiques plutôt actives, pour développer intensément la conscience de soi et renforcer l’identité saine. Puis nous allons commencer à ralentir pour développer la sensibilité, je commence à réduire la conscience de moi-même pour aller vers une conscience élargie qui ne perçoit plus de frontière avec l’autre et ce qui est autour. C’est cette ligne de la transcendance dans laquelle tout est inter-relié. Cela nécessite un vrai ralentissement.
Si dans la première partie je parlais avec une voix puissante et stimulante, là ma voix va ralentir et s’adoucir et je vais aussi réduire l’intensité de la lumière, pour diminuer les stimulations afin que le groupe puisse s’abandonner dans les propositions.
Puis en fin de séance je vais réactiver un peu, remettre un peu plus de lumière, parler avec une voix un peu plus forte et utiliser des musiques plus actives qui vont permettre aux gens de rentrer chez eux. 🙂

JdP : merci pour ces explications que je trouve très claires et complètes. Au début tu disais que la CNV et la Biodanza sont un peu la même chose, quelles sont les valeurs communes aux 2 ?

CV : ce sont les valeurs que j’y vois, peut-être que quelqu’un y verrait autre chose :

  • Mettre la vie au centre : c’est cette attention, ce respect, ce soin au vivant dont je viens de parler.
  • Notion d’équivalence (pas « égalité » car nous ne sommes pas égaux) : j’ai autant ma place sur Terre que les autres simplement parce que je suis vivant et je n’ai rien à prouver ni à faire de spécial pour appartenir à la communauté humaine. Mes besoins comptent autant que ceux des autres, indépendamment de mes choix de vie. Cette équivalence irradie dans tout.
  • Donner = recevoir : c’est un seul et même mouvement qui invite à avoir confiance en l’abondance du vivant. La peur de manquer crée les conflits et la séparation entre les êtres.
  • Authenticité : être moi-même, me révéler comme je suis, et accueillir l’autre comme il est. Parfois ce « comme il est » franchira ma limite actuelle et je vais avoir à dire « non ».
  • Empathie : accueil inconditionnel de ce qui se vit en moi et en l’autre, qui va aussi permettre d’entendre nos limites respectives et de trouver les chemins du vivre ensemble en paix.
  • Place faite à l’émotion : laisser s’exprimer le mouvement de la vie (rien à « gérer » ni à réfréner).
  • Célébration : être capable de dire et d’entendre le « oui » en moi, capacité à plonger pleinement dans la joie du vivant. Voir et reconnaître la beauté de la vie, la beauté des êtres, leur potentiel.
  • Revenir à l’essentiel : ce que Marshall appelle les besoins, et savoir lâcher mes préférences.
  • Le changement social. Marshall disait « si tu fais de la CNV pour aller bien dans un monde qui ne va pas bien, tu te sers de la CNV comme d’un narcotique » et Rolando : « être sain dans un monde malade, c’est être malade aussi sans s’en rendre compte ».
    Tous les êtres vivants sont interconnectés donc pour « aller bien » dans un tel monde cela nécessite que nous nous coupions de l’intensité de la douleur que nous ressentirions si nous étions connectés à la souffrance vécue par le reste du vivant.
    Un des objectifs majeurs de Marshall : changer le monde en modifiant les structures créatrices de violence pour en créer d’autres au service du vivant (prise en compte les besoins de chacun).

Jdp : et la notion d’interdépendance, comment la vois-tu dans la CNV et dans la Biodanza ?

CV : aujourd’hui la science montre ce que des traditions séculaires disent depuis très longtemps : tous les êtres sont reliés les uns aux autres dans l’invisible car même si avec notre perception visuelle nous avons l’impression d’être des corps séparés, en fait toutes nos particules communiquent de l’information à chaque instant. Donc, comme j’appartiens à un système global, à chaque instant, chacune de mes actions est perçue par les autres, consciemment ou non, et elle vient informer le système qui s’ajuste alors.
Quand je bouge ma main, je crée un mouvement d’air qui fait bouger le système « air », qui a donc un impact sur le système « plante » derrière moi, etc. Que je le veuille ou non, que j’en ai conscience ou non.
J’ai du contrôle sur ce que je fais avec ma main. Je peux imaginer les éventuelles conséquences de mon action (grâce à mon expérience de vie) mais je n’ai pas de contrôle sur elles. C’est encore plus vrai avec les humains car l’impact de mon action sur eux va grandement dépendre de l’histoire que la personne se raconte sur ce qui se passe. Pour 3 personnes différentes, la même phrase aura potentiellement 3 impacts différents, en fonction du vécu de chacune. Par contre, j’ai toujours le choix de me mettre en relation avec la personne quand je vois comment elle vit ce que je viens de dire.
Biodanza et CNV invitent à développer au fur et à mesure ma conscience de cette interdépendance.
Marshall parle de connexion empathique : que vit l’autre en lien avec ce que je viens de dire ou faire ?
En Biodanza, il y a la notion de feedback : quand je m’approche de toi, que je fais un geste ou un toucher, je suis très à l’écoute de comment tu le vis pour voir comment je vais ajuster le fait de m’approcher de toi ou non, de continuer le toucher ou non, tout en étant attentif à ce qui est bon pour moi. Il y a toujours de la place pour ce qui est sain pour les 2.
Toute la complexité de cela c’est que je ne suis pas en lien avec une seule personne à la fois, mais avec une multitude d’êtres. Cela demande une présence au vivant, une ouverture de conscience très grande.
Parfois je ne vais même pas voir qu’il y a eu un impact sur l’autre, car ce n’est pas visible directement. Mais ce n’est pas parce que je n’en ai pas conscience qu’il n’existe pas. Quand j’achète un T-shirt à 4 euros au magasin, peut-être que je ne vois pas l’impact sur les gens qui le fabriquent en Asie (des enfants ?).
Quand je crie sur un enfant, cela aura très probablement un impact désagréable pour lui et, avec la douleur qu’il va vivre, cet enfant va peut-être aller taper son petit frère, qui va ensuite être en colère contre la maman, qui va elle-même être en colère contre une amie, qui va aller au travail en étant frustrée et crier sur quelqu’un, qui va lui-même crier sur son enfant… Cela va à la vitesse de la lumière.
Si au lieu de crier sur l’enfant quand il a cassé un truc, je suis à l’écoute de ma frustration, je peux trouver de la paix en moi et me mettre en lien avec lui pour savoir ce qu’il vit. En découle qu’il sera peut-être plus en paix avec son petit frère, qui sera plus en paix avec sa mère, elle-même plus en paix avec son amie, etc.
Bien sûr, il ne s’agit pas de se mettre la pression à être attentif à tout à chaque seconde et à être en lien avec tout. Il s’agit plutôt d’avoir conscience que mes actions ont un impact que je peux plus ou moins connaître à l’avance et pas vraiment contrôler, et de choisir consciemment de me mettre en lien si j’en ai l’envie, la disponibilité et la capacité. Je n’ai aucune obligation. C’est un choix libre.
Si je trouve ma paix intérieure, je peux créer la paix à l’extérieur. Biodanza et CNV, invitent à commencer par se pacifier soi-même, à se reconnecter à la puissance de vie, et c’est comme cela que nous allons être en paix dans les relations 2 à 2, puis collectivement car de proche en proche nous allons nous rendre compte que nous sommes entourés d’êtres vivants et qu’en prendre soin contribue à la paix collective.
Pour Marshall et Rolando, cette conscience de l’interdépendance est omniprésente. Si nous ne vivons pas dans l’interdépendance, à long terme nous ne pourrons tout simplement plus vivre. Si je ne prends pas soin de l’environnement et des êtres qui le peuplent, je suis déjà en train de me détruire moi-même car en détruisant la Terre, un jour je n’aurai plus à manger, plus d’air sain à respirer, plus d’eau potable à boire.
Et il y a une dimension supplémentaire qui est l’aspect temporel. Quand je m’insurge contre la déforestation actuelle de l’Amazonie commanditée par Bolsonaro. J’oublie peut-être que l’occident a traité le Brésil comme un pays esclave pendant 4 siècles. Alors aujourd’hui ce président dit : « mon pays n’est plus un pays esclave et nous allons faire comme vous, nous allons nous en mettre plein les poches en vendant tout ce que nous avons de ressources aux pays prêts à les acheter ».
Je ne crois pas que nous puissions pointer du doigt cet homme et dire qu’il est seul responsable. Nous et les générations précédentes avons créé ce système-là, dans lequel nous avons traité ces pays comme des esclaves et maintenant nous nous plaignons qu’ils veuillent faire ce que nous avons fait pendant 4 siècles. Nous avons une responsabilité collective ici.
Bien sûr ce n’est pas moi qui ai envahi le Brésil en 1500, mais aujourd’hui je bénéficie de ce luxe qui est le mien, je suis sur une terrasse au soleil et j’ai à manger en abondance et, même si ce n’est pas moi qui ai créé directement ces conditions, j’en bénéficie, alors que des gens meurent encore de faim aujourd’hui, n’ont pas accès à l’eau potable, etc. (Tout en ayant accès à du coca cola, à l’iPhone, au wifi…)
Donc tout cela c’est une responsabilité collective. Le système c’est nous. SI nous n’avons pas conscience de cela, nous alimentons une violence systémique phénoménale que Marshall et Rolando ont tenté de faire disparaître chacun à leur manière.

JdP : au niveau de la notion de responsabilité, il y a aussi des connexions entre les 2 ?

CV : oui, cela va dépendre de comment nous définissons la responsabilité. C’est un de mes axes centraux de transmission, c’est presque mon sujet préféré, car je crois qu’il conditionne tout le reste.
La responsabilité est vraiment à distinguer de la culpabilité et de la « responsabilité légale ».
La respons-abilité est ma capacité à répondre à ce que la vie me propose. Elle est présente à chaque instant et c’est mon pouvoir de me rendre la vie belle ou misérable. Elle prend plusieurs formes qui toutes m’appartiennent, et avec lesquelles j’ai du pouvoir d’agir sur mon monde :

  • Les mots que j’emploie.
  • Les pensées : même si j’ai l’impression de ne pas les contrôler, elles sont chez moi.
  • La prise en compte et la satisfaction ou non de mes besoins.
  • La prise en compte de mes sensations corporelles et les interprétations que j’en fais en choisissant d’y associer le nom d’une émotion.
  • Mes actions, notamment ce que je fais en lien avec ce que je perçois être l’impact de mes actions.

Je n’ai pas la responsabilité de cela chez les autres. Ce qui ne veut pas dire que je suis une espèce de machine froide qui dit « Tu as mal, c’est chez toi que cela se passe, tu es responsable, débrouille-toi ! ».
Non, car je suis responsable de ce que je fais de ma perception de ce qui se passe chez l’autre.
Donc quand bien même ce que l’autre vit ne m’appartient pas, cela m’appartient de choisir ou pas de me mettre en lien avec cela. C’est ce qui fait que nous sommes des êtres sensibles et non des machines.
Pour Marshall cette notion de responsabilité est fondamentale, notamment quand il parle de colère, honte et culpabilité. Il insiste bien sur le fait que ce ne sont pas des émotions mais des états mentaux dans lesquels, au lieu de voir en quoi cela parle de l’état de prise en compte et/ou de satisfaction de mes besoins, je perds mon pouvoir et ma responsabilité en accusant l’autre d’être responsable de ce que je vis (colère) ou en me tapant dessus moi-même en m’accusant de tous les maux (culpabilité et honte).
Parfois je ne vois pas où est ma responsabilité, je ne sais pas comment la prendre. C’est parfois plus facile de la défausser et d’accuser le monde extérieur d’être responsable de ce que je vis, plutôt que de constater mon impuissance ou le résultat de mes choix (car cela peut être très inconfortable).
Pour Rolando la responsabilité va surtout se manifester dans la ligne de la Créativité, dans ma capacité à créer des conditions d’une vie épanouissante où mes potentiels se déploient. Il posait 3 questions pour cela : où veux-tu vivre ? Comment ? Et avec qui ? Pas au sens de déterminer de manière précise la réponse en disant « je veux vivre avec telle ou telle personne. » C’est plutôt définir la qualité globale. Pour moi par exemple :

  • « Où » : je préfère vivre dans un environnement naturel avec du calme et avec la vie qui a de la place pour pousser plutôt que dans une ville, avec les buildings, le béton, les voitures, le bruit.
  • « Comment » : j’ai choisi de mettre autant que possible de la conscience et du plaisir dans chaque action que je fais (ce qui rejoint ce que disait Marshall : mettez de la joie dans tout), plutôt que de passer ma vie dans un travail qui m’ennuie ou m’épuise jusqu’à la retraite pour ensuite « profiter de la vie ».
  • « Avec qui » : je me suis petit à petit entouré de gens avec qui j’ai des relations saines, respectueuses, joyeuses, où nous prenons soin les uns des autres, plutôt que de gens dont l’axe de vie est « moi d’abord et les autres après » (ou « je me sacrifie pour toi et peut-être que je m’occuperai de moi ensuite »).

JDP : j’ai l’impression que nous avons déjà bien avancé dans tous ces liens qu’il y a entre la CNV et la Biodanza. Est-ce que, concrètement, tu pourrais expliquer comment en Biodanza nous explorons les thèmes : « comment dire non ? » ou « comment faire une célébration ? »

CV : dans la Biodanza il n’y a pas l’usage des mots pour les gens qui vivent la danse, sauf dans de très rares propositions où les mots ne viennent pas du mental mais du cœur et des viscères. Donc la personne qui va recevoir ces mots, et celle qui va les dire, vont expérimenter quelque chose de très puissant.
Je donne des stages de 3-4 jours avec CNV et Biodanza (sur plusieurs thèmes différents) avec CNV en journée puis Biodanza en fin d’après-midi avant le diner. Cela permet de reposer le mental qui se sera souvent beaucoup activé avec la CNV (même si je pratique une CNV très corporelle et qui va plus dans le sentir que dans le mental). Cela permet aussi d’intégrer par le corps tout ce qui a été vécu dans la journée. La thématique de la vivência de Biodanza de l’après-midi est en lien avec ce que nous avons exploré dans la journée avec la CNV.
J’anime 4 ou 5 vivências dans tout le stage donc il y a plein de propositions différentes qui vont permettre d’explorer, dans toutes les thématiques imaginables du vivant, des qualités de mouvements particulières sur des musiques spécifiques, ce qui va permettre de déployer les 5 lignes de potentiels et de renforcer l’identité profonde de chaque personne.
Une des propositions majeures de la Biodanza, c’est la « rencontre ». Pour Rolando, la Biodanza est « la poétique de la rencontre humaine » et la rencontre humaine est le plus grand vecteur de développement de l’amour, pour aimer et se laisser aimer.
Cette rencontre nous fait développer l’écoute fine de ce qui est juste pour chacun, sans l’usage des mots. C’est déjà une manière d’être attentif aux besoins et aux limites. C’est un (ré) apprentissage du dire « non » en arrêtant d’avancer, en arrêtant d’offrir du contact, en sortant d’une rencontre qui ne me convient pas.
En passant par le corps, j’ai vu des personnes intégrer ces notions en très peu de temps là où, via la CNV, elles n’avaient pas réussi à les intégrer en profondeur.
En Biodanza il existe 22 « positions génératrices » (PG), des postures archétypiques qui ont la même signification pour toute l’humanité partout dans le monde (cela rejoint la notion d’universalité des besoins de Marshall).
Quand je vis une PG, je me connecte donc à toute l’humanité et à la puissance symbolique de la posture, sans aucun mot. Par exemple, dans la PG d’intimité, j’incline ma tête sur mon torse, je ferme mes yeux, je mets mes mains sur mon cœur. Dans toute l’humanité cette posture invite au retour vers soi, à l’intimité.
Pour dire non, il y la PG de Valeur qui renvoie à la capacité́ d’avoir ses propres pensées, sensations et désirs : yeux ouverts, jambes stables, je laisse monter mes bras en croix devant moi, poings fermés, intérieur des bras vers mon torse, avec l’intention de protéger une valeur dont je me sais détenteur, de prendre soin de l’espace qui se trouve entre mon torse et mes bras. Dire « non » c’est dire « oui » à prendre soin de cet espace. Je ne suis pas en « guerre contre » je suis en « dire oui » à ce qui est dedans et cela rejoint complètement ce que disait Marshall (dire « non » à la demande = dire « oui » à mes besoins).
Je dis où est ma limite (= il y a du précieux que j’aimerais que tu voies et respectes), je ne suis pas en train d’attaquer l’autre.
Il y a une variante de cette PG dans laquelle je vais verbaliser « non » avec détermination, puissance et sérénité, en même temps que je tiens les bras devant moi, pour exprimer que je refuse que cette limite soit franchie. Il y a aussi une autre forme avec le plat de la main tendue devant moi.
Dans la danse à 2, « l’opposition harmonique », nous allons mettre notre avant-bras droit en contact avec celui de l’autre, avec du tonus et nous regarder dans les yeux. Nous allons nous offrir l’un à l’autre notre puissance et en même temps, comme dans la PG de valeur, nous allons garder entre le bras et le torse, l’espace de ce qui est précieux. Je peux être en opposition avec toi sur des valeurs ou des idées, sans t’écraser ni m’écraser et en restant en dialogue. Il y a de la place pour nous 2.
Pour la gratitude, le simple fait de danser, de se regarder, de s’offrir nos sourires et nos larmes, est une célébration de la vie.  Il y a des rencontres plus spécifiques avec certaines musiques dans lesquelles nous allons vraiment mettre l’accent sur reconnaître la beauté de l’autre, reconnaitre notre propre beauté.
Dans la proposition de la « marche de l’exaltation de sa propre présence », je vais marcher lentement, les yeux ouverts, au centre de la ronde pour que et moi et le monde reconnaissions la beauté de qui je suis.
Il ne s’agit pas de manifester l’ego mais, au contraire, de révéler en l’exprimant, la plénitude de la propre identité qui se traduit par l’assurance (le pas assuré) et la confiance en soi.
Une autre pratique s’appelle « le tunnel de qualification » dans lequel les personnes forment un tunnel en faisant 2 lignes face à face. Une personne (Joe) entre dans le tunnel les yeux fermés et le traverse en marchant très lentement. Quand il passe devant une personne qui compose le tunnel, Joe va pouvoir recevoir un cadeau, chuchoté dans son oreille : en étant aussi factuel que possible la personne va offrir à Joe le cadeau de lui dire en quoi sa présence dans le monde la touche (en évitant les jugements et interprétations du type « tu es génial » ou « tu es doux » car, comme en CNV cela ne dit pas à la personne ce qu’elle a fait ou dit…).
Quand Joe arrive au bout du tunnel, la dernière personne à lui avoir chuchoté dans l’oreille lui offre une étreinte pour qu’il puisse intégrer tout cela. Chaque personne, si elle en a envie, va passer ainsi.
Je propose ce tunnel après quelques jours de stage quand il y a une qualité de vivre ensemble très authentique et douce qui s’est installée dans le groupe, et aussi à un moment de la vivência où les gens sont déjà très connectés à leur sensibilité.
Ce moment est très intense, autant en donnant qu’en recevant car cela vient toucher directement dans le cœur sans passer par la case mentale. Cela redonne de la douceur, de l’amour, du soin là où les gens ont parfois vécu de la critique, de la dévalorisation et où il peut y avoir encore beaucoup de douleur.

JdP : dans la connexion à soi et à l’autre, peux-tu donner quelques exemples de pratiques en Biodanza ?

CV : les rencontres en sont un bon exemple, j’en ai parlé précédemment. Une danse que j’aime beaucoup est « la synchronisation rythmique » : une danse à 2 dans laquelle nous sommes connectés par le regard.
Sur le rythme de la musique nous allons synchroniser notre mouvement : nous nous tenons les mains et j’ai un bras qui se tend vers le torse de l’autre pendant que mon autre bras se plie vers mon torse, et pareil pour l’autre personne. Nous créons une danse qui n’est ni ma danse ni ta danse, mais notre danse :  je ne vais pas trainer et tirer l’autre ou me laisser trainer/tirer.
Nous allons trouver une manière de vivre une danse joyeuse et agréable pour chacun de nous, avec nos corps d’aujourd’hui, avec les différences qui sont les nôtres (si je danse avec quelqu’un de plus petit que moi, j’ai des bras plus longs, donc si je tire mes bras au maximum, l’autre va probablement avoir mal).
Cette danse a aussi des effets physiologiques importants (massages des organes internes, stimulation du système nerveux). Les effets physiologiques de la Biodanza sont très nombreux et chaque mouvement a des effets sur nos émotions et notre psyché.
Comment prendre soin de moi et de toi en même temps, comment prendre en compte qui tu es sans m’écraser ? Cela rejoint ce que disait toujours Marshall sur la prise en compte des besoins de chacun. Cette intention de créer ensemble est très présente dans les propositions de Biodanza.
Il y a aussi tout ce qui réhabilite le contact physique, que ce soit par un simple toucher ou par la caresse. Il y a notamment la caresse des mains, du visage, du dos, du corps entier. Toujours avec cette notion que j’offre à l’autre un toucher respectueux, bienveillant tout en étant à l’écoute de ce qui est bon pour moi quand j’offre ce toucher. Il y a toujours cette notion d’écoute de moi et de l’autre.
Plusieurs propositions s’appuient sur l’eutonie (= tonus égal), déjà présente dans l’opposition harmonique dont j’ai parlé avant, et où nous offrons notre présence à l’autre en cherchant un équilibre de nos tonus.
Dans l’eutonie du doigt, avec un contact minimal des indexes de la main droite, l’invitation est de rester en lien avec toi, en te donnant à sentir mon tonus, en sentant le tien, en gardant un mouvement qui est notre mouvement que nous créons dans l’instant sans chercher à faire quelque chose de volontaire, de contrôlé. Nous nous laissons être dansés par ce qui veut naitre de notre rencontre.
De manière non verbale et non élaborée mentalement, cela développe mon attention à moi et à l’autre, en créant des relations hors du rapport dominant-dominé. Et comme je suis dans un groupe, cela m’invite aussi à être présent à ce qui se passe autour car, autant dans une danse qui propose peu de déplacement il y a peu de chances que je rencontre les autres, autant dans une danse dynamique, si je ne suis pas présent au groupe, je vais me cogner, et je vais potentiellement me faire mal et l’autre va se faire mal aussi.
Cette conscience de moi, de l’autre et de l’environnement est fondamentale en Biodanza et elle continue de se développer chez chaque personne au fur et à mesure des vivências.

JdP : au niveau de la connexion à soi, pour quelqu’un qui a des difficultés à être dans le ressenti des émotions et à repérer ses besoins, tu vois des possibilités ?

CV : dans toutes les séances de Biodanza, il y a plusieurs phases. D’abord une « phase d’activation » qui me connecte à ma puissance de vie, à l’intensité de mon feu intérieur, à mon enracinement dans la terre, à ma capacité à être léger dans l’air. Là déjà je vais sentir parce que mon corps va chauffer, je vais probablement transpirer, sentir un essoufflement, mon cœur qui bat plus vite. Je vais aussi sentir le toucher dans mes mains avec les autres, le contact avec la terre. Via ce mouvement, je réhabilite déjà ma capacité à sentir.
Puis dans la 2ème phase, où nous ralentissons le mouvement, nous allons développer des perceptions plus sensibles, plus fines. Je vais commencer à sentir ce que je ne sentais peut-être pas quand je dansais activement : les mouvements plus subtils de ma main, la densité de l’air, peut-être du picotement électrique sur ma paume et sur mes doigts. Dans mon tonus au bout des doigts (dans l’eutonie) peut-être vais-je sentir avec plus de finesse le contact avec l’autre, son mouvement, le relâchement de mes muscles.
Dans l’échange de regard avec l’autre, je vais me laisser toucher plus profondément, pas parce que je l’aurai choisi volontairement mais parce que ralentir permet un contact plus profond avec soi-même et avec l’autre (la musique est choisie spécifiquement pour accompagner ce mouvement-là).
Dans « la ronde de bercement », un exercice phare, nous sommes en cercle, nous tenant par la taille, avec les bassins en contacts, yeux fermés, mâchoire relâchée, genoux déverrouillés. Nous nous laissons bercer dans le cocon de la communauté sur une musique très douce, très enveloppante. Dans ce moment-là je n’ai plus rien à faire, la détente arrive, je me laisse porter. Très souvent les larmes viennent, pas forcément de tristesse mais des larmes en lien avec le mouvement de la vie qui circule à ce moment-là en moi.
Dans la rencontre à 2 je vais aussi pouvoir me laisser toucher par l’émotion parce qu’il y a un regard qui va me pénétrer et parce qu’au fur et à mesure des vivências vécues je développe toujours plus ma sensibilité, dans le même groupe avec lequel j’ai créé du lien progressivement (que j’en ai conscience ou pas).
Lors de ma première vivência je ne vais peut-être pas me montrer de la même manière qu’après un an de vivência car petit à petit, j’augmente mon vécu de sécurité dans le groupe. Cette sécurité m’apporte le confort nécessaire pour choisir librement d’être en relation avec l’autre et pour me montrer tel que je suis (donc je peux me révéler et me laisser toucher). Je goûte la joie d’être ensemble.
Et il n’y a jamais d’obligation à sentir quoi que ce soit. Les propositions ne disent pas « dans cette danse vous devez sentir telle ou telle chose » mais « je vous propose des « rencontres fugaces », dans lesquelles vous vous approchez lentement de l’autre en vous rencontrant d’abord par le regard puis par un léger contact de la main devant vous, tout en continuant à marcher et sans saisir la main de l’autre. Une fois cette rencontre finie, vous continuez à marcher vers une autre rencontre et ainsi de suite. Sur le plan existentiel, l’invitation est de profiter de chaque instant de chaque rencontre, fugace, et de reconnaître la préciosité de l’instant présent, à être pleinement ici et maintenant. »
Je ne dis donc pas ce que la personne est sensée sentir car chacune va sentir quelque chose de différent, et puis d’une séance à l’autre, peut-être que cette semaine elle a senti quelque chose, et qu’avec le même groupe et la même musique, la semaine prochaine elle va sentir autre chose. Il n’y a surtout pas à essayer de sentir quelque chose de particulier, il y a à laisser apparaître ce qui veut être senti et à le vivre.
C’est vrai aussi en CNV : un exercice où il y a de la gratitude va potentiellement me faire sentir de la joie et de la tristesse car dire merci à quelqu’un pour quelque chose va me connecter à la fois où j’ai fait quelque chose qui n’a pas été vu, ou à quand quelqu’un a fait quelque chose pour moi pour la première fois et que je me rends compte que dans ma vie personne ne le fait jamais. Cela me connecte à ma tristesse.
Il n’y a pas d’obligation de sentir uniquement de la joie quand on vit de la gratitude. Je vais me laisser traverser par ce qui surgit et je vais tout accueillir avec la même importance.

JdP : la grosse différence c’est que d’un côté on est plus dans le verbal et de l’autre dans le corporel, tu vois encore d’autres différences ?

CV : je crois qu’il y a une différence de conscience liée à comment chaque pratique aborde la notion de « mettre la vie au centre ». Cela dépend aussi de comment la Biodanza et la CNV sont transmises et reçues.
Du fait de l’absence de mots en vivência, et malgré les espaces de partages vivênciels proposés en début de séance, je peux pratiquer la Biodanza pendant 15 ans et ne pas savoir nommer (voire avoir conscience) que j’ai des besoins, ni savoir demander à l’autre verbalement (ou me demander à moi-même) comment prendre soin de mes besoins de manière concrète et ouverte au dialogue, ni avoir conscience que je peux verbaliser à l’autre ma gratitude ou mon inconfort en prenant ma responsabilité, ni savoir écouter ce qui se vit en l’autre en pouvant lui verbaliser ce que j’ai perçu chez lui.
Bien sûr, en Biodanza, quand je vais proposer à quelqu’un de danser avec moi, c’est déjà dire avec le corps et le regard « j’aimerais danser avec toi, est-ce que tu veux venir ? » et être à l’écoute de si l’autre dit oui ou non non-verbalement. Même si ce n’est pas avec des mots, il y a déjà une expression de ma demande.
De même je peux pratiquer la CNV depuis 15 ans et avoir peu de conscience de l’espace physique autour de moi, de l’impact de mes gestes et mouvements sur l’autre et sur moi-même. Je vois régulièrement des gens formés à la CNV venir parler à une personne, alors même que celle-ci est dans un moment de partage avec une autre, sans s’apercevoir (ni même avoir pris le temps de vérifier) qu’à cet instant la personne était disponible. La pratique de la Biodanza aide à développer cette présence-là.
Donc je vois beaucoup de similitudes entre ces 2 arts de vivre, et je crois que chacun a beaucoup à offrir à l’autre car ils sont complémentaires. C’est pour cela que je combine les 2 dans un même stage et que j’invite les gens initiés à la CNV à aller vivre de la Biodanza et inversement.
Il y a encore d’autres pratiques, somatiques notamment (comme le Body-Mind Centering), pour aller sentir encore plus en profondeur, d’une manière que ne proposent ni la Biodanza ni la CNV et qui ont beaucoup à apporter pour développer la sensibilité, la présence et le rapport à soi, à l’autre et à l’espace.
En fait, toutes les pratiques peuvent nourrir toutes les pratiques. J’ai des amis qui font de la méditation et qui donnent des stages méditation et CNV et c’est pareil. Avec la pleine conscience il y a quelque chose de très puissant dans la présence fine à l‘instant qui viendrait nourrir l’expérience de la CNV et de la Biodanza. Toutes les pratiques qui développent la conscience de soi et de l’environnement peuvent être mises en partage avec les autres pratiques afin de trouver comment elles peuvent s’enrichir l’une l’autre.

JdP : je pense que c’est une très belle conclusion. Souhaites-tu ajouter quelque chose ?

CV : nous avons déjà dit beaucoup de choses.
Grand merci à toi pour ce temps, notamment parce que chaque fois que quelqu’un me pose une question cela me permet d’aller rencontrer la réponse de maintenant, qui est différente de celle de la semaine dernière et je peux me laisser surprendre par la nouveauté qui surgit (en lien avec mon chemin parcouru jusqu’à ce moment précis) C’est très précieux pour moi, cela garde les réponses vivantes et pour moi CNV et Biodanza sont des arts de vivre toujours vivants et en évolution.
Je vous donne ci-dessous les liens vers les sites où vous pouvez trouver les cours de Biodanza en Belgique, en France, idem pour la CNV, et aussi mon site.

JdP : Je trouve que ce que tu as dit était d’un grand intérêt et cela m’a vraiment touché en tant que pratiquante de CNV et de Biodanza. Grand merci à toi 🙂

CV : Merci à toi. Belle suite de journée

https://cnvbelgique.be

http://www.cnvformations.fr

https://biodanza.be

https://biodanza-federation-france.com

https://www.christone.fr